Les péripéties de Miss Docteure de Ouf

#24/ Space Saucer

Je proposai au Weed-équipage, de prendre la tangente en pleine nature, direction une partie de pêche sur un lac du coin, où je stationnais ma barque en permanence.

Ils se réjouirent de mon idée, et tous trois nous savions que personne ne viendrait nous déranger dans notre weed - barque au milieu de l ‘eau.

Je venais juste de la goudronner et elle n ‘attendait que nous pour être remise à l ‘eau.

Toute en bois, avec de superbes rames, je l ‘avais héritée de mon père et de mon grand-père qui
m ‘avait formée à la pêche en eau douce.

Brochets, sandres, carpes, perches soleil et friture depuis l ‘enfance, n ‘avaient plus de secrets pour moi.

Nous primes des containers en plastique étanches pour y stocker donc diverses nourritures fumées et variées LOL , quelques boissons et nous filames au plus vite .

Arrivés sur place après une petite heure et demi de route, Funske découvrit un paysage à couper le souffle, et s ‘empressa de se jeter à l ‘eau qui était d ‘un turquoise magnifique. Il avait ces chaussures bizarres que j ‘avais déjà vu chez d ‘autres hollandais à vélo, un genre de sandales affreuses. Le fond du lac étant vaseux, il entra dans l ‘eau avec.

J ‘avais repéré un petit coin tranquille entouré de roseaux, où nous pumes installer le parasol à bord, son pied manqua par sa lourdeur de faire couler la barque avec nos trois poids réunis et nous faire chavirer aussi..

Nous avions chacun un petit banc en bois qui reliait les bords de la longue barque, mais j ‘avais emmené un siege de camping rembourré pour mon dos.

Funske qui était monté sur échasse, profita de pouvoir étendre ses jambes à ma place en bois.

Il était 11 h du matin et il commença à rouler suivi de Sachenka.

De mon coté j ‘étais sensée être le Sam de service.... donc je me contentais de rouler mes cigarettes d ‘Amsterdamer, mais j’ étais aussi en contre vent et rapidement, le vent se mit à me faire quelques soufflettes par effet de pression, et je me suis sentie progressivement enhardie.

Nous avions préparé des sandwichs normaux mais aussi des spatiaux… Nous en avions préparé une vingtaine, car cela pouvait donner faim.

Funske expirait des volutes blanches épaisses, tout en citant Lacan, et Sachenka, lui tendait la main régulièrement , il y avait de plus en plus de monde sur la corde à linge.

Funske/ Sachenka/Moi/ Funske/ Moi/Sachenka/Moi/ Funske, bref nous faisions toutes les combinaisons possibles.

Le joint subissait sans consentir un véritable gangbang buccal et se consumait à vitesse grand V. De sorte qu’il fallait lui trouver un remplaçant dans cette tournante fumante.

Rapidement la soif nous envahit, il faisait chaud, nous nous aspergions régulièrement , je faisais des bains de pieds dans la belle eau, c ‘était génial.

J ‘avais mis quelques cannes en place, pour pêcher du gros, et je moulinais de temps à autre.
Funske faisait de meme et Sachenka remplissait à intervalles réguliers la goujonnière de friture, dont une partie était destinée à servir d ‘appât.

Un léger vent s ‘était levé et nous fumions religieusement en silence, car les poissons n ‘aiment pas les vibrations sonores.

Je jetai un oeil sur nos cannes de temps à autre, et je pouvais voir que là où nous avions amorcé, le poisson suçait notre appât, et le bouchon bougeait un peu, puis s ‘enfonçait sous l ‘eau, quelques touches discrètes puis plus rien.

Je relevai une canne, et m ‘aperçus que de l ‘appât il ne restait que la tête. Le malin gros poisson avait profité de notre enfumage pour oeuvrer sous l ‘eau.

Funske sortit des bières brunes, et moi je sirotais une vodka Smirnov, aimant particulièrement les alcools forts.

Dans la famille nous étions habitués à boire des alcools de fruits, de la poire et de la prune, le genre
de boisson faite maison et qui t ‘arrache le gosier.

Le mélange eut pour effet de me désinhiber, et cette fois ci, je faisais une autre fixation, sur les sandales de Funske.

Sachenka riait fort, et je me mis à réciter des leçons en russe que j ‘avais apprises au lycée. Nous faisions à tour de rôle les deux personnages en boucle.

« Natacha, kakaya eta stancia? ? »
« Eta kajetza, leninski goré! !

« OUgé boueli, eta universitiet! !  »

« da té otchiene prlaff! !  » 

Puis je comptai en russe les lattes que nous prenions entre deux sandwichs triangulés, daine, dva, trlii, tchétierlii, piatzgh, cheste, sieme, vosieme, diviate, diciate.... adine atzete, dvinadtzete...etc..

Nous étions complètement farcis, surtout ces deux là, et ils étaient endurants malgré tout.

Les sandales de Funske étaient de plus en plus fascinantes, et je lui demandai de me les prêter juste pour le fun, ce qu’il fit.

A peine eu-je enfilé ces beautés bien trop grandes, que de me voir avec ces énormes bateaux, je fus reprise d ‘un fou rire, et tous les trois nous avons ri comme des baleines de ma connerie.

Comme nos spasmes nous secouaient fortement, et nous penchaient en avant et en arrière alternativement, des ondes de rires se formèrent autour de la barque, réduisant à néant nos chances de ramener un gros poisson.

Nous avons ensuite sombré dans une sieste collective qui à mon avis dura assez longtemps quand soudain nous fumes réveillés par un gros coup de vent, le ciel était assombri, et menaçant, du coup nous dûmes replier bagage rapidement.

Je disais à Sachenka que je sentais la foudre arriver, qu’il fallait vite décamper.

Nous avions surtout pris de la friture, quelques perches, mais aucun gros poisson.

Nous avons ramé comme des fous vers le bord, car des éclairs zébraient le ciel et heureusement nous étions garé tout près, mais entre les arbres tout de meme.

Sachenka qui s’ était faite dessus de rire, ne put pas se changer du coup .

Je pris le temps de vider la goujonnière quand meme., nous avons retourné la barque vite fait , tout rangé dans la « mystèry machinery » qui nous servait de Van et sommes partis, le cerveau encore tres embué cependant.

Sur le chemin du retour, nous avons laissé l ‘orage derrière nous, alors qu’il pleuvait des cordes quelques kilomètres plus loin, et roulions vite pour rne pas être rattrapés.

Il était 18h, mais la nuit était quasiment tombée à cause des nuages , nous avons passé un petit bois, et à sa sortie, se trouvait un passage à niveau pour les trains.

Je conduisais et mes deux acolytes somnolaient plus ou moins. La voiture était enfumée du dernier joint du retour quand soudain j ‘aperçus sur sa tranche une immense soucoupe volante juste au dessus du passage à niveau.

Dans ma vie, je redoutais les chiens du bois et les soucoupes volantes, va savoir pourquoi!
Prise de panique, je me mise à crier.. me souvenant des histoires extraordinaires racontés par Pierre Bellemarre à la radio.

Je disais » les gars regardez , regardez, une soucoupe! ! je criais si fort que les deux bougres se réveillèrent enfumés, et virent aussi la soucoupe au meme endroit et sur sa tranche.

Je disais telle une abrutie « je fais quoi maintenant ??, je fais quoi maintenant?? ?  » façon Miss Pétoncule dans les Robins des bois.

Sauf que personne ne me répondait « tu dégages  espèce de conne ! !  »

Mes amis et moi étions scotchés sur la dite soucoupe immobile du reste, qui se trouvait toujours au dessus du passage à niveau et était statique.

Je ne pouvais pas rebrousser chemin à cause de l ‘orage qui nous suivait, et il me fallait passer dessous, au risque de finir desintegrés par la soucoupe.

Je me concertai avec la Weed corporation et tout en hurlant comme dans un bad trip, nous decidames de passer dessous quand meme.Pas le choix..... et c ‘est là que se produisit l ‘inattendu…