#26/ Dépouille cervidée
Finalement l ‘orage avait poursuivi sa route sans nous importuner, et nous profitames de ce diné à la belle étoile.
J ‘avais emporté mon barbecue électrique, et quelques saucisses aux herbes bien de Provence cette fois, firent l ‘affaire.
Nous parlames de la Hollande que je ne connaissais pas, et Funske promit de nous inviter l ‘été arrivant sur sa péniche autonome, afin de prendre quelques cours de permaculture à bord.
J ‘avais une vision étriquée de ce pays, entre les moulins, les tulipes,mais aussi les coffee-shop, et les célèbres vitrines du quartier Rouge d ‘ Amsterdam.
Funske nous parlait peintures avec Van Gogh, Vermeer, Rubens,et Bosch, dont il possédait quelques copies.
L ‘heure avancée, nous repartimes chargés en protéines, la lune était apparue éclairant naturellement notre chemin, et nous dûmes re-traverser divers bois, j’ étais au volant, et mes comparses m’enfumaient par derrière,comme il n ‘y avait personne sur la route, je montrais mes talents de pilote à Funske, en roulant à vitesse ultra pas modérée.
Du coup j ‘arrivai tres vite sur un obstacle qui de loin ne m ‘était pas apparu, et qui gisait en travers de la route.
Impossible de freiner au dernier moment, je dus faire une manoeuvre pour passer de façon à ce qu’il soit centré entre les roues du Van, et nous avons senti l ‘obstacle frotter le dessous du Van, soulevant le plancher sous nos pieds.
Tel un épisode de Scoubidou, Sachenka se pencha par la portière pour regarder sur quoi nous avions roulé, et avec stupeur nous annonça qu’il s ‘agissait d ‘un daim! !
Le pauvre était déjà mort avant que nous lui passames dessus,allongé qu’il était de tout son corps, quand je lui arrivai dessus à vive allure..... nous n ‘avions pas ri car nous aimions la nature, et je promis qu’au retour nous l ‘éviterions si nous repassions par là.
En théorie il aurait du rester sur cette partie de la route, mais au retour il n ‘en fut rien…
Refroidis quelque peu par la mésaventure, et étant superstitieuse de nature, je me demandai si
c ‘était un signe et Sachenka se moqua gentiment de moi.
Bref elle n ‘aurait pas du, nous arrivames à la dite boite qui semblait remplie de gugus locaux.
Il fallu trouver une place pour le Van, et notre équipage herbacé sortit, assez mal coiffé, et quelque peu odorant, si on se souvient du soucis de Sachenka, que rien ne complexait, le van n’ étant pas équipé de douche....
Il faut dire que Funske était ouvert, il prenait les gens tels qu’ils étaient et nous avait mis rapidement à l ‘aise.
Ce soir là on passait de la techno datant de nos années adUlescentes, et tous les trois en purs créatifs et fins danseurs, nous entamames des chorégraphies psychédéliques .
Voir Funske se déhancher sur la musique belge était quelque chose, et nous avons encore beaucoup ri, notre trio prenant de la place, notre odeur en faisait aussi LOL.
J ‘adorais le rire de Funske, il était Gargantuesque, sonore, lent, profond, et guttural.
ça faisait genre » RJA AH JRA HAHA JARA YA ». Il me plaisait bien mais mon coeur était avec Fantomas qui brillait par son absence.
Je me trémoussais follement quand soudain derrière moi quelque-chose tomba, s ‘étant décroché du plafond, un énorme projecteur de scène heureusement éteint venait de céder.
Voyant cela, je fus comme sous le choc et mes amis aussi, car il était tombé juste derrière mes pieds, et si je l ‘avais reçu sur le crâne, je ne serais plus là pour vous le raconter, étant donné le poids de
l ‘engin multiplié par la gravité !
La musique cessa et du personnel vint récupérer l ‘objet du délit, me demandant si tout allait bien.
Heureusement je n ‘avais rien et avec Sachenka, nous nous concertames du regard, l ‘air de dire que décidément cette soirée était placée sous le signe de la protection.
En effet mine de rien, nous n ‘avions pas eu d ‘accident à cause du daim, et le projo avait eu
l ‘amabilité de m ‘épargner LOL.
Nous en discutames au bar, évoquant le concept de Synchronicité .
On nous offrit à boire, sorte de dédommagement,et nous sommes repartis, c ‘est dans le Van que nous decidames de dormir sur le parking avant le petit jour.
Le Van avait deux couchettes latérales et moi je pouvais abaisser le siège conducteur en position lit.
J’ adorais camper de la sorte avec mon sac de couchage car la nuit était fraiche…
Funske avait laissé le fond du Van ouvert, car il était tres grand de jambes.
Nous nous sommes endormis plus vite qu’un éclair, mais l ‘orage finit par nous retrouver......