Les péripéties de Miss Docteure de Ouf

#1/ Docteur De Ouf : Consultations illustrées

J ‘ai rencontré la docteure De Ouf un soir que je me baladais au bois.Je l ‘avais déjà croisée plusieurs fois en journée auparavant.Nous nous saluions poliment, et à chaque fois je me demandais qui était donc cette drôle de bonne femme toute fine, élancée, blonde, d’un âge avancé, et ce qu ‘elle pouvait bien faire dans la vie.On l ‘aurait dit tout droit sortie d’un épisode des Monsterhigh, je trouvais en effet qu ‘elle ressemblait étrangement à Abbey Bomminable .

Ce fameux soir alors qu’elle faisait son jogging dans un accoutrement pour le moins ubuesque pour son âge, puisqu’elle portait une sorte de legging jaune fluorescent, elle fit une pause pour se désaltérer et contrôler son écran de portable, d’où une application sportive lui délivrait des informations sur sa performance.

Je m ‘étais assise sur un banc, roulant avec nonchalance une cigarette d ‘Amsterdamer, et savourant l ‘odeur délicieuse de pain d ‘épices qu’elle exhalait.La fontaine chantait en s’écoulant, et
l ‘on pouvait apercevoir des têtards nager allègrement dans leur forme spermatozoidale.

Je la salua, elle en fit de même, et jugeant que sa course était terminée , nous nous mimes à bavarder de tout et de rien.

Les semaines suivantes, nos discussions se développèrent et j ‘appris qu ‘elle exerçait comme psychiatre en consultations privées dotée en plus d’une formation approximative il me sembla,
d ‘orientation psychanalytique assez atypique. en effet si de loin, elle en portait le nom, de près sa pratique m ‘apparut au fil de ses récits, complètement farfelue, de sorte que je ne me décidai moi-même jamais à consulter un de ses confrères, redoutant qu’il ne soit aussi fou qu’elle.

Elle déclina son identité  lorsque je me décidai enfin à lui demander :  » Mais qui etes vous donc à la fin ?  »

: » Je suis le docteur de Ouf, voyons !  » répondit elle dans un accent russe à couper au couteau, trahissant largement ses origines soviétiques. En fait son nom complet était De Oufskov, et j ‘appris avec elle quelques rudiments de russe à l ‘occasion.

Son cabinet trônait à l ‘angle du bois d ‘où l ‘on voyait sortir les patients dans des états si contrastés, qu’on se demandait ce qu ‘elle pouvait bien leur dire, pour qu’ils repartirent en apparence plus mal qu’ils ne l ‘étaient en arrivant.

Le Docteur de Ouf avait grand besoin de causer, et se mit progressivement à me raconter, sous couvert du secret professionnel, des anecdotes sur ses patients un brin ravagés.

C ‘est ainsi que je vais vous relater ses confidences qui me faisaient hurler de rire, car le Docteur de Ouf était une pince sans rire, qui savait raconter sans jamais sourciller.

Elle disait souvent en s ‘adressant à moi : « Madame Dudoute, quand est ce que je vous reçois??, venez un peu me parler de vous, vous verrez cela va vous aider! !  »

Je déclinais ses propositions régulièrement au fil de ses confidences, en lui disant que tout allait bien, et je le pensais sincèrement au vu de ce que je recueillais sur ses patients..

Nous allons alors faire connaissance avec quelque uns de ses patients.....En effet, la plupart étaient suivis depuis de nombreuses années par elle, de sorte que l ‘on ne savait plus qui du coup analysait l ‘autre.