#7/ DR Pimousse
Sachenka devait retrouver son superviseur dans la matinée, parce qu’elle avait besoin à son tour de déverser ses élucubrations à quelqu’un d ‘un peu plus distancié que moi, enfin c ‘est ce que
j’ imaginais au début.
Tout du moins j ‘avais quelques idées préconçues, issues des quelques émissions que j ‘avais vu sur la psychanalyse, mais rapidement je déchantai, et me fit la réflexion à moi-même que ce Dr Pimousse avait l ‘air encore plus cintré que son analysante.
Comme Sachenka le connaissait depuis longtemps, et qu’il était très âgé, on peut dire qu’ils ne se gênaient pas entre eux, et maniaient le tutoiement à coup de verres de bon vin. Sachenka savait que Pimousse aimait les bonnes bouteilles, et en guise de paiement symbolique, elle le rétribuait ainsi.
Le cabinet exhalait quelques vapeurs bourguignonnes, et je ne sais toujours pas si ce qui ressortait de ses séances était vraiment déontologique !
Ce cher Pimousse de nature assez obsessionnelle,avait un leitmotiv qu’il lui assenait après avoir fait sa micro sieste,(qu’ il appelait » l ‘attention flottante » me disait elle,) et tout d ‘un coup il sortait de son sommeil et lui disait » mais tu y penses Sachenka?C ‘est la loi symbolique voyons,! ! »
Mais oui tout paraissait si clair et si simple quand ce cher Pimousse avait ponctué dans un Lacanisme édulcoré, ce qui faisait parfois défaut à Sachenka.
Du coup quand mon amie se baladait avec moi, j ‘avais droit à tout un florilège de vocables de feu Lacan, dont je ne comprenais pas grand-chose, à priori, mais Sachenka tenait tellement à me convertir, que je finissais par anoner moi-même des phrases aussi énigmatiques que mysogynes sans le savoir.
Ainsi j ‘appris sans oser lui demander ce qu’il avait bien voulu dire dans ses séminaires, qu’il « n ‘y avait pas de rapport sexuel », ou bien encore que la femme était le faire valoir de l ‘homme ! »
Pourtant j ‘étais outrée dans un premier temps mais Sachenka avait l ‘air de trouver ça si normal, que je finissais par douter de ma réaction première....